La confrérie de l'invisible, de Richard Taleman


Richard Taleman, vous connaissez ? Non ? Alors peut-être que si je vous dis Olivier Descosse, cela vous parlera plus ? J’ai découvert récemment que ces deux auteurs ne sont qu’une seule et même personne, ce qui au passage m’a permis de mieux comprendre pour quelle raison Maxime Chattam conseillait ce début de saga sur Twitter, Olivier Descosse faisant partie de la Ligue de l’Imaginaire. Ne vous attendez pourtant pas à du Chattam, cela n'a rien à voir avec ses thrillers, ni même avec sa saga Autre-Monde d’ailleurs.

Malheureusement, comme souvent quand il y a erreur sur la marchandise, la déception pointe au bout du chemin. La Confrérie de l’Invisible est un roman jeunesse qui essaie de se faire passer pour du YA et qui sent un peu le réchauffé, il faut bien le dire. N’est pas J.K. Rowling qui veut, et David Cream n’est pas Harry Potter. Nous voilà avec un étudiant qui intègre une université du paranormal et va être confronté à une sombre entité liée à la disparition de son grand-père. Si vous ne relevez aucun parallèle là-dedans, vous avez sûrement tendance à être peu naïf, non ?

Mais ce ne serait pas un drame s’il ne manquait pas quelque chose à cette histoire. Je ne sais pas, une âme peut-être ? Les personnages sont clichés au possible entre l’intello paraplégique, le beau gosse plein de fric qui use et abuse des relations de son père, sa petite amie vierge et trompée x fois parce qu’elle ne veut pas coucher - quel fabuleux message pour nos enfants, je ne m’en suis pas remise, et je ne vous parle pas de la prise d’ecstasy en soirée ! - et notre héros, torturé mais super doué au milieu de tout ça. Voilà, voilà, voilà… Si ces ados s’avèrent cependant sympathiques, pour certains en tous cas, ils manquent clairement de profondeur.

Quant à l’intrigue, ma foi, elle est un peu longuette mais pas inintéressante. L’auteur prend son temps pour mettre en place son univers, mais ce qui m’a le plus gênée, ce sont les facilités qu’il s’autorise pour dénouer certaines situations. Une porte fermée ? Qu’à cela ne tienne, nos héros ont des dons et les adultes sont trop bêtes pour avoir songé que, dans une école pleine d’ados de ce genre, il fallait faire mieux que ça. Notre héros est en difficulté ? Et si on envoyait une entité bénéfique pour le sortir de là ? Au-delà de onze ou douze ans, ça a quand même du mal à passer, non ?

Au final, ce livre est une grande déception. L’intrigue et l’univers avaient du potentiel, mais l’auteur oscille sans cesse entre deux genres comme s’il n’arrivait pas à se décider. Ce qui en ressort, c’est un roman qui sent le réchauffé et multiplie les clichés. Dommage !

Note : ★★★☆☆

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David Cream, tome 1 : La confrérie de l'invisible, de Richard Taleman
Editions J'ai Lu (2014) - 415 pages - Support papier - Ados et YA

« Bienvenue à l'Institut Californien de Parapsychologie. Cette année, nous travaillerons autour de 3 grands axes : perceptions extra-sensorielles, psychokinèse et décorporation. » À l'université de Cap Rock, les élèves qui suivent le cursus du professeur Wiseman ne sont pas comme les autres. Leur originalité ? Ils possèdent tous des dons exceptionnels : télékinésie, télépathie, pyrokinésie... L'objectif de David en s'y inscrivant : découvrir la nature de ses capacités afin d'élucider la mystérieuse disparition de son grand-père. Une quête qui l'emportera au-delà des frontières de la réalité, dans les zones insoupçonnées de l'Invisible, là où, depuis toujours, se joue le destin de l'univers.

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