Miss Fairchild, de Nolween Eawy


Certains d’entre vous le savent probablement, je suis en train de lire La horde du contrevent, d’Alain Damasio, et j’ai bien du mal à rentrer dedans. Pourtant, c’est un ouvrage à la réputation sans faille et je n’arrive pas à me résoudre à lâcher l’affaire. J’essaie de me convaincre que je vais finir par accrocher, qu’il me faut juste faire preuve d’encore un peu de détermination et de patience et laisser une vraie chance à ce livre. Très sincèrement, j’ai de plus en plus de mal à y croire moi-même alors j’ai décidé de m’octroyer quelques lectures parallèles en guise de récréation. Miss Fairchild est l’une d’elles.

C’est une nouvelle en libre téléchargement de Nolween Eawy, auteur inconnu au bataillon mais que j’étais toute disposée à découvrir pour peu qu’elle me sorte de toutes ces histoires de vent et de contrevent. Pari réussi, j’ai adoré découvrir cet univers et mon seul regret, c’est que ce texte ne soit pas plus long. On y fait la connaissance d’Emma, une petite fille très attachante dont les parents décèdent dans un incendie. Elle est alors confiée à sa tante, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cette dernière n’a pas la fibre maternelle. Elle n’a que faire de cette enfant qu’on lui colle dans les pattes et rêve de s’en débarrasser. Elle la confie à son tour à la directrice d’un établissement à mi-chemin entre la pension et l’orphelinat.

Le gros point fort de cette histoire, c’est son atmosphère sombre et mystérieuse. L’auteur joue avec nos peurs d’enfant, faisant naître l’angoisse d’un objet en apparence anodin : une poupée. Car dans cette grande maison, les petites filles sont apprêtées comme des poupées, vêtue de jolies robes à rubans, bien coiffées et maquillées. C’est glauque à souhaits. Certains ont peur des clowns, je vous avoue quant à moi que les poupées ont tendance à me mettre mal à l’aise, surtout quand elles sont exposées sur des étagères à observer sournoisement chacun de vos gestes. Et la lecture de cette nouvelle n’a rien fait pour me réconforter, bien au contraire ! D’emblée, on sent que quelque chose de malsain s’échappe de cette maison et la tension montre graduellement.

Miss Fairchild est terrifiante, probablement parce qu’elle paraît si gentille au premier abord. Mais une telle menace se dégage d’elle, elle a quelque chose de fascinant. Quant à Emma, je me suis immédiatement attachée à elle. Elle est vive et charmante, elle refuse de se laisser piéger, elle veut comprendre ce qui se passe. Mais l’auteur a eu l’intelligence de ne pas en faire une super-héroïne, elle reste une petite fille terrifiée qui comprend vite qu’elle a tout intérêt à fermer les yeux sur certaines choses, pour sa propre sécurité. Jusqu’au jour où… Oh non, je ne vous raconterai pas la fin, ce serait trop dommage ! Car le dénouement est à la hauteur de tout le reste.

Une très jolie découverte. Une lecture trop courte et terriblement prenante. Je vous engage à découvrir cet auteur, que j’ai moi-même bien l’intention de lire à nouveau dans le recueil Les enfants de l’ombre dont ce texte est extrait. J’ai passé un super moment !

Note : ★★★★☆

Plus d'informations

Miss Fairchild, de Nolween Eawy
Editions L'ivre-Book (2013) - 28 pages - Support numérique - Thrillers & Polars

Les parents d'Emma ayant disparu dans de tragiques événements, la jeune fille est recueillie par sa tante qui s'empresse de s'en débarrasser en la confiant à un orphelinat perdu au milieu de nulle part et dirigé par l'étrange Miss Fairchild.

Site de l'auteur : http://nolween-eawy.com/

2 commentaires

  1. Merci de nous faire découvrir cette Auteure :)
    J'ai été voir sur son site, et je la suivrai de près !
    Bon Dimanche :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne connaissais pas non plus, je suis tombée sur sa nouvelle complètement par hasard et c'est un bon moyen de tester une écriture ou un univers, je trouve. Dis-moi ce que tu en penses à l'occasion !

      Supprimer